Anne-Marie Fericelli est née le 3 novembre 1929 en Bourgogne. C’est une femme qui a démarré sa carrière à une époque où le cheminement dans les études n’était pas aussi normé que de nos jours : elle a commencé par suivre des cours par correspondance de la cinquième à la seconde, avant de poursuivre en droit à la faculté de Paris où elle a obtenu une licence en droit.
Elle a ensuite passé le concours de la Banque de France et été reçue immédiatement, à cette époque ce concours s’ouvrait pour les femmes qui étaient considérées comme brillantes et elle a été nommée à Marseille pendant un an. De son expérience à la Banque de France elle a remarqué la prééminence du poids de la hiérarchie. Être responsable d’une équipe de neuf personnes, constituait le défi en tant que femme, cela signifiait d’arriver à se faire admettre, à diriger.
Après cette expérience professionnelle, elle a poursuivi ses études et obtenu ensuite un D.E.S. en sciences politiques, 2 DEA en économie et en statistiques tout en ayant vécu un an à Alger alors qu’elle accompagnait son mari après son mariage (1955).
L’obtention des DEA lui a permis d’orienter sa carrière dans la recherche en produisant tout d’abord une thèse principale et une thèse secondaire. Ensuite elle s’est déplacée durant deux ans à Rennes où elle a été accueillie par son directeur de thèse Henry Krier. Son travail de thèse lui a demandé six ans et portait sur la localisation des firmes, le développement régional. Elle a ensuite passé quatre ans à Lyon et enseigné à Rennes les questions de légalisation de la firme, les problèmes micro-économiques.
En 1978 revenue à Paris elle a rejoint l’université Paris II pour y enseigner l’économie et plus particulièrement la micro-économie qu’elle a introduite dans cette université. Elle bénéficiait de toute son expérience à l’université de Rennes alors très bien placée dans cette discipline. Elle a été amenée à encadrer une vingtaine de doctorants en thèse au cours de sa carrière. Sa spécialité était la théorie de la décision, et elle a produit un premier ouvrage en 1977 sur ce sujet qui alors était novateur.
Nicole Catala directrice du ciffop, lui demande en 1986 alors qu’elle devient ministre d’assurer la direction du ciffop. Une direction exercée durant une quinzaine d’années. Frank Bournois a ensuite été son successeur.
Anne-Marie nous a quittés durant l’été 2013.